L’auteur du poème – qu’Allâh تعالى lui fasse miséricorde – a dit
Celui qui précipite l’interdit avant son moment encourra certes la perdition et sa privation
Celui qui précipite : c’est-à-dire celui qui a hâté
La perpétration de l’interdit : c’est-à-dire commettre l’illicite
Avant son moment : c’est-à-dire avant son heure et son temps
Il encourra certes : c’est-à-dire reviendra
La signification du ver est que celui qui hâte une chose prématurément, sera châtié par sa privation. Ils disent aussi de cette règle : “la base est de traiter le dessein corrompu par le contraire”, c’est-à-dire par exemple si un homme divorce son épouse avant qu’il ne meure afin qu’elle ne puisse hériter, alors elle héritera quand même. Celui-ci, son dessein corrompu était de priver son épouse de l’héritage. Et de même par exemple, si un homme donne tous ses biens en waqf (aumône perpétuelle) afin d’en priver ses enfants, ses épouses, et que l’on apprenne que cela était volontaire de sa part, alors on en extrait le tiers, et ce qui restera sera l’héritage destiné aux héritiers.
Ils disent également : “quiconque hâte ce que Le Législateur a temporisé, sera rétribué par son rejet”, donc celui qui accomplit la prière de l’3id, ou sort zakât al-fitr avant leur temps prévu, elle ne lui sera pas acceptée.
Quelle est la preuve ?
La preuve est sa parole ﷺ : “le meurtrier n’hérite de rien”(1). Le meurtrier s’empresse certainement en assassinant celui dont il héritera, afin de s’emparer des biens. Donc, même si les héritiers pardonnent à ce meurtrier, et qu’il n’est pas exécuté, si ce n’est que religieusement il n’héritera de rien parmi les biens de la victime.
Il y a aussi le hadith : “celui qui se vêt de la soie dans le bas-monde, ne s’en vêtira pas dans l’au-delà”(2). Il sera donc traité par le contraire du dessein. Ainsi, tout comme il s’était vêtu de la soie dans le bas-monde par orgueil et vanité, il en sera alors privé dans l’au-delà.
Donc :
Celui qui précipite l’interdit avant son moment encourra certes la perdition et sa privation
Beaucoup de choses sont incluses dans cette règle. Même le jeune qui se met en avant afin d’être un référent dans la science, et il devance les savants. Les pieux prédécesseurs mettaient assurément en garde contre de tels individus. Et ce que nous observons en grande majorité,
est que certaines gens convoitent le leadership dans la science afin d’être un référent auquel on se réfère. Et même l’un d’entre eux exige des salafis qu’ils s’en réfèrent à lui, et il se rend lui-même chargé des affaires, responsable des salafis, dans la mesure où si l’on interroge quelqu’un d’autre que lui, celui-ci sera malmené, dénigré, guerroyé, et supplanté, comme nous en témoignons ces jours-ci malheureusement. Nul doute que cela est inclus dans cette règle. On revient au savant, et on revient à n’importe quel savant parmi les savants. Mais celui qui se met en avant en quête du leadership, alors son dessein est forcément corrompu, et dans la majorité de cas, il n’aboutira pas comme l’ont mentionné les pieux prédecesseurs.
Cheikh Ahmad Bâzmoul
Explication al-qawâ3id al-fiqhiya de Cheikh AbdeRahmân As-Sa3diy رحمه اللّٰه
Cours n°5 (36’17”) meeraath nabawee